C’est au tour d’Alexandra du blog Olamelama de nous raconter son parcours d’expatriée. A 26 ans, elle est déjà serial expat’ : une première fois au Portugal et actuellement en Allemagne, à Düsseldorf. On découvre son histoire ?

Prénom: Alexandra
Âge: 26 ans
Métier : Rédactrice web et graphiste freelance
Situation personnelle : En couple
BlogFacebookTwitterInstagram

Expatriée à Porto (Portugal) de Juin 2013 à Janvier 2015, et à Düsseldorf en Allemagne depuis Janvier 2015.

Comment était ta vie avant l’expatriation ?

Ce n’était pas il y a si longtemps mais j’ai l’impression que c’était dans un passé lointain. J’ai tellement changé depuis que je n’arrive pas à me rappeler les journées à l’universaire, les après-midis à traîner avec mes amis et les week-ends chez mes parents. Je vivais à Namur, en Belgique, où j’étudiais et mes parents habitaient aux alentours de Bruxelles, dans une petite ville pas très vivante (pour une jeune adulte).

Était-ce quelque chose que tu t’imaginais faire quand tu étais plus jeune ?

J’ai toujours aimé voyager. Quand mes amis dépensaient leur argent de poche au bar ou en soirée, moi j’épargnais tout pour partir en voyage. Mais je ne pensais pas vraiment à m’expatrier. Puis je suis partie faire un stage à Montréal et j’ai su que la Belgique n’était pas faite pour moi.

Avais-tu des a-priori sur le fait de vivre à l’étranger ?

J’avais peur de ne pas savoir vivre seule, de galérer administrativement et économiquement parlant. J’avais vraiment peur de me retrouver seule, sans amis et loin de ma famille.

Qu’est-ce qui t’a amené(e) à t’expatrier ?

Après mon séjour de 6 mois au Canada, j’ai commencé à ressentir le besoin de découvrir de nouveaux horizons, de rencontrer de nouvelles personnes… Je m’ennuyais dans ma vie de tous les jours. Mais la raison qui m’a fait m’expatrier pour la première fois au Portugal c’était… un garçon. Je vivais une rupture difficile et j’avais besoin de m’échapper. J’ai donc passé l’examen d’entrée aux Beaux-Arts de Porto et j’y suis partie y faire mon Master. Je n’avais pas spécialement envie de faire un master (difficulté de trouver un travail en Belgique par la suite, retour à l’école…) mais j’étais prête à vivre quelque chose d’autre !

Depuis combien de temps vis-tu là et combien de temps comptes-tu rester ?

J’ai vécu un peu moins de deux ans à Porto. C’était génial. Mes études étaient super créatives, mes journées étaient divisées entre la plage le matin et les cours le soir, le rythme de vie était différent, tout était plus facile. J’avais trouvé un job de guide touristique sur le côté et je donnais des cours gratuits de français. Puis un jour, j’ai rencontré un Allemand expatrié, à une soirée. Mon master finissait, son contrat se terminait et il m’a proposé de venir avec lui en Allemagne. Je ne me voyais pas rentrer en Belgique et j’avais envie d’essayer l’expérience. J’ai d’abord vécu quelques mois à Dortmund dans la coloc de mon copain, le temps de finir mon master. Puis j’ai trouvé un travail à Düsseldorf et nous y avons emménagé il y a un peu plus d’un an et demi.
Je me sens vraiment bien en Allemagne, j’ai des amis, un travail, mon appart et mon copain donc je ne pense pas partir de si-tôt. Peut-être d’ici deux ou trois ans ?

Comment se sont passés les préparatifs du déménagement ? Tu peux nous raconter ?

Je vivais entre notre colocation à Dortmund, chez mes parents et des hostels à Porto où je préparais la défense de ma thèse. Je ne parlais pas allemand et je ne connaissais rien à l’administration allemande. Mon copain s’est occupé de presque tout (visites d’apparts, préparation de dossiers, signatures, assurances,…), j’ai eu beaucoup de chance. C’était une période assez stressante, surtout pour lui qui devait jongler avec son travail mais nous étions motivés !

Y avait-il des démarches particulières à faire/à prévoir ?

Je pense qu’il est vraiment très difficile de s’occuper de tout le côté administratif sans parler allemand. Il y a beaucoup de règles et de lois (coucou l’Allemagne), tout est en allemand et c’est très facile de se retrouver dans un cercle infernal. Il vaut mieux donc trouver une personne qui peut nous aider et surtout bien se préparer avant d’aller à l’administration, on gagne un temps fou avec un dossier déjà prêt !

Comment as-tu géré l’installation ? (assurances, logement, téléphone, compte bancaires, etc…)

Il y a un site internet qui permet de comparer les différentes offres téléphoniques, les assurances (pour tout et n’importe quoi). Je l’ai beaucoup utilisé pour faire le choix le plus malin. Encore une fois, tout est en allemand. En ce qui concerne mon compte bancaire et mon assurance maladie, tout ça est passé à travers mon employeur. L’assurance maladie est obligatoire en Allemagne et c’est mon employeur qui la paie. Mon compte bancaire était gratuit puisque mon employeur a divers accords avec des banques pour proposer de l’aide à ses employés. Pour le logement, mon copain s’en est chargé.

Peux-tu nous dire ce qui t’a le plus « choqué(e) » / sauté aux yeux à ton arrivée dans ce pays ?

La mentalité allemande était très différente de la mentalité portugaise. C’était positif et négatif en même temps. Les gens en Allemagne sont plus organisés, plus ponctuels mais plus stressés aussi. J’ai adoré découvrir le côté bio/écologique/recyclage allemand et surtout l’efficacité administrative. Rien à voir avec mes mésaventures au Portugal…

Comment t’es-tu (ou essaies-tu de t’intégrer) ?

J’ai commencé directement à apprendre l’allemand seule puis j’ai pris des cours par la suite (son article : Apprendre l’allemand à la VHS). J’ai essayé de me faire des amis hors du boulot (mon travail est en anglais et mes collègues sont tous internationaux), donc à fréquenter des locaux. J’ai aussi évité le plus possible les francophones expatriés dans ma ville.

Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es expat’ ?

Beaucoup de choses ! J’ai beaucoup grandi. Je suis responsable, je prends tout comme un challenge, j’ai envie de découvrir encore plus, je parle 3 langues par jour, je mange différemment et je pense différemment.

T’arrives-t’il de te sentir seule ?

Au début oui, très souvent. Après un an, ce sentiment est parti. J’ai une nouvelle vie, de nouveaux amis et je fais beaucoup de choses durant mon temps libre.

Qu’est-ce qui te manque le plus de ton pays d’origine ?

Je vais être cliché mais les frites ! Mes amis et ma famille me manquent mais j’essaie de les voir une fois par mois ou de garder contact avec eux grâce aux réseaux sociaux. J’appelle mes meilleurs amis chaque semaine et quand on se voit, c’est comme si on ne s’était jamais quittés. Ils viennent me voir des fois et c’est toujours chouette de jouer la guide touristique !

Te vois-tu revenir dans ton pays d’origine un jour ?

Pour être honnête, pas du tout.

Qu’est-ce qu’il ne faut pas manquer dans ton pays d’adoption ?

A propos du Portugal:

– à manger : Toutes les pâtisseries, la viande et le poisson frais grillé, les fruits de mer.
– à voir : Porto, la côte Atlantique, le sud du Portugal, les petits villages perdus remplis de charme
– à faire : Flâner et profiter de la vie

A propos de l’Allemagne:

– à manger : Il y a tellement de choses à goûter. Je dirais les ramen du quartier japonais de Düssedorf, sans aucun doute.
– à voir : Il y a tellement de belles villes en Allemagne!

Weihnachtzeit 🎄🎁 #düsseldorf #germany #deutschland #christmas #weihnacht #wheel

Une publication partagée par Alex 🍜 (@olamelama) le

Quels sont tes conseils pour ceux qui souhaitent s’expatrier de manière générale ?

Il faut bien se préparer, se renseigner sur les lois de sa région et commencer à apprendre la langue du pays qui va nous accueillir !

Comment as-tu appréhendé la langue de ton pays d’adoption ?

Le portugais :
J’ai beau avoir une maman portugaise, je ne parlais pas portugais en arrivant à Porto pour mon master. Surprise, les cours qui devaient être en anglais n’étaient finalement qu’en portugais. J’ai donc appris très très vite. Je suis maintenant bilingue.

L’allemand, c’est autre chose. J’étais très mauvaise en néerlandais à l’école. Malgré 12 ans de cours, je ne savais rien dire. J’ai réussi à avoir un niveau basique assez vite et seule (commander à manger, me présenter,…) mais j’avais peur de faire des conversations. Après 2 mois de cours intensifs, j’arrive maintenant à avoir des conversations ! Je suis niveau B2 mais j’ai toujours peur du téléphone par contre. L’allemand est vraiment dur et la grammaire me rend dingue mais c’est un vrai challenge que j’ai envie de relever !

T’y es-tu fait des amis ? Si oui comment, si non pourquoi ?

Oui, pas beaucoup mais des bons ! Je suis un peu timide donc j’ai mis du temps mais maintenant j’ai réussi à créer mon groupe social. C’est chouette de pouvoir me détacher du groupe d’amis de mon copain pour avoir mes propres amis.

Comment fais-tu pour rester en contact avec tes amis de ton pays d’origine, ou tes amis « lointain » ?

J’échange des messages sur Whatsapp ou Messenger tous les jours avec mes deux meilleurs amis et avec ma maman. C’est pas très long mais on se souhaite bonne journée, on s’écrit une blague,…
On se fait des fois des sessions Skype aussi. Certains amis viennent me voir ou je vais les visiter en Belgique ou au Portugal. Ca fait des vacances et une bonne raison de traîner ensemble !

A quoi ressemble ton quotidien en Allemagne ?

J’ai une vie assez normale. Je vais au travail, je rentre à la maison où je rejoins mon copain. En semaine on cuisine ensemble et on passe la soirée à deux devant un film, on lit ou on monte un meuble Ikea. Les weekend sont toujours chargés ! On visite des endroits, des amis en Europe ou en Allemagne, on passe le weekend à faire des barbecue à Düsseldorf,… Bref, je ne m’ennuie jamais !

Tu as d’autres choses à rajouter ?

Je vous invite à venir découvrir Düsseldorf et Porto, ce sont deux villes géniales ! Je parle souvent de mon quotidien d’expatriée sur mon blog. L’expatriation est une expérience super enrichissante et je ne regrette vraiment rien.

Merci beaucoup Alexandra ! :]

3 commentaires

  1. LaManouchka

    Super article merci pour ce partage d’expérience et ces précieux conseils. Ce qui m’impressionne le plus depuis que je suis moi-même expatriée et que je rencontre d’autres personnes comme Alexandra, c’est que le voyage est vraiment quelque chose d’addictif.
    Une fois que l’on est sorti(e) de sa zone de confort et qu’on a osé partir de son pays, on n’a plus peur de recommencer. Si on ne se plaît plus quelque part ou si on veut voir ailleurs on se dit pourquoi pas, on se lance et puis c’est tout.
    J’aime cette intrépidité qu’apporte le voyage.
    Plein de belles choses à toi Alexandra !

    Répondre