Les jours s’écoulent si vite qu’on ne les voit presque plus passer. Nous sommes déjà le 1er novembre. Ce jour est teinté de gris, c’est la fête des morts. L’époque où les familles se rendent dans les cimetières pour déposer des fleurs, le plus souvent des chrysanthèmes, et se recueillir quelques instants devant la tombe familiale. C’est le jour où il convient de penser à ceux qui nous ont quittés. Les jours passent, les détails deviennent flous, on ne sait plus trop comment cela a été annoncé, ce qui a été dit, ou qui était là. On se rappelle juste que « ça y est ».

L’idée peut paraître incensée, on n’a pas besoin d’un jour particulier pour penser à ces gens qui nous manquent, mais disons qu’aujourd’hui j’y pense. Ce n’est pas la pluie fine qui tombe dehors qui me change les idées, ni les « incroyables » programmes télé diffusés non plus, et certes mon nouveau vélo d’appartement m’occupe les jambes, mais pas l’esprit.

Sans être attristée, j’aime repenser à ces gens qui ont rythmé ou marqué ma vie, et parvenir à esquisser un sourire avec un souvenir d’eux : leurs sourires, leurs phrases cultes, leurs personnalités :

C. me donnait toujours une pièce pour acheter des gadgets dans les distributeurs de jouets en magasin, et lorsque Maman râlait elle lui disait en allemand « Laisse donc cette enfant tranquille« .
A. faisait de nombreux jeux de mots, il était attendrissant, si vif d’esprit, intelligent et intéressé par tout ceux/ce qui l’entourait. Il savait tout, s’investissait dans la vie communale, connaissait tout le monde, pourtant il restait si simple et accessible.
R. ne parlait pas beaucoup, ce n’était vraiment pas son truc, il préférait travailler, fumer et prendre un verre de Sauvignon avec ses amis.

Parfois j’aimerais juste retrouver des photos ou imprimer les images que j’ai en tête, mais ce qui manque le plus c’est le son de la voix qui s’efface bien trop vite. Mais on se rappelle toujours de l’étincelle du regard. Toujours repenser à la manière dont ils ont vécu, et non à la manière dont ils sont partis; cette partie de leurs histoires est bien trop triste.

Les pertes sont difficiles, toujours. Mais on parvient à dépasser la douleur, à se remettre sur pied tant bien que mal, et à accepter les nouvelles journées qui nous sont données -même sans eux-. J’ai découvert un livre un jour qui m’a vraiment touchée et aidée lors des moments difficiles : La plus que vive de Christian Bobin; et je vous conseille de le lire, une vraie ôde à la vie.

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