« La plus que vive » de Christian Bobin est sans nul doute mon livre préféré. D’une sensibilité telle que je n’en avais jamais rencontré. Il se peut que mon attrait pour ce livre soit dû au fait qu’il traite d’un sujet qui m’est cher et que je l’ai lu à une période très particulière également…

Je vous propose de le découvrir grâce à ces extraits, afin que vous découvriez la plume de cet auteur.

La quatrième de couverture

« Tu meurs à quarante-quatre ans, c’est jeune. Aurais-tu vécu mille ans, j’aurais dit la même chose : tu avais la jeunesse en toi, pour toi. Ce que j’appelle jeune, c’est vie, vie absolue, vie confondue de désespoir, d’amour et de gaieté. Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le cœur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui. Je t’ai toujours perçue avec ces trois roses, cachées, oh si peu, dessous ta vraie douceur. »

Un premier extrait

« Le téléphone, encore. Ce matin quelqu’un m’appelle, quelqu’un qui me parle de lectures, je ne comprends pas bien,j’écoute, je laisse aller et d’un seul coup je me dis qu’il faut abréger cette conversation, que tu risques de m’appeler comme tu le fais, n’importe quand, pour me demander n’importe quoi, je ne voudrais surtout pas que tu te heurtes au refus de la sonnerie, très vite je raccroche et il me faut encore quelques secondes pour comprendre que tu es morte et que tu ne m’appelleras plus. »

Un second extrait

« Si je ne disposais que de deux mots pour te dire, je prendrais ces deux-là : ‘déchirée et radieuse’. Si je ne disposais plus que d’un seul, je garderais celui-là qui contient les deux autres : ‘aimante’. C’est un mot que tu portes à merveille, comme ces foulards de soie bleue autour de ton cou, ou ce rire dans tes yeux lorsqu’on venait de te blesser. »

Qui est vraiment Christian Bobin ?

D’après de (rares) entretiens qu’il donne, on apprend qu’il est né au Creusot, en Bourgogne, de parents ouvriers. Et qu’il y vit toujours.

Qu’enfant, déjà solitaire, il préférait la compagnie des livres. Qu’après des études de philosophie, il a exercé divers métiers, dans des bibliothèques, des musées, des librairies. Que ses premiers textes, publiés au début des années 1980, ne rencontrent qu’un public restreint.

C’est dans ses textes que l’auteur se livre vraiment et parle de lui-même, il nous fait partager, dans un style épuré, ses minuscules plaisirs et jusqu’à ses plus grandes douleurs comme « La plus que vive« , hommage à son amie, partie à 44 ans à cause d’une rupture d’anévrisme.

Une oeuvre absolument fabuleuse et émouvante qui touche et parle à tous…

J’espère que vous noterez cet ouvrage sur votre liste des livres à lire, et je vous propose de découvrir aussi « La folle allure« , dont je vous avais déjà parlé.

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