On continue notre série de portraits d’expatriés, avec Lucie qui vit à Venise, en Italie.
Elle nous raconte ce qui l’a poussée à partir, son intégration, ce qu’elle aime, tout ça ! :]
J’en profite également pour vous parler d’un rendez-vous d’expat’ que Lucie a mis en place et qui s’appelle #HistoiresExpatriées, dont la première édition arrive le 15.11 !

Prénom : Lucie
Âge : 27 ans
Métier : Prof de Français Langue étrangère
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Expatriée en 2011-2012 la première fois à Rome (Erasmus), en 2014-2015 (2eme année à Rome), 2015-2016 (stage en Espagne) et depuis septembre 2016 à Venise.

Comment était ta vie avant l’expatriation ?
J’étais étudiante en Lettres à Montpellier et j’attendais avec impatience ma première expérience à l’étranger.

Qu’est-ce qui t’a amené(e) à t’expatrier ?
J’ai toujours été attirée par l’idée de vivre dans un autre pays. J’ai voulu faire erasmus dès l’instant où j’ai appris l’existence du programme. Par la suite, j’y ai pris goût, et vivre en Italie est devenu une évidence.

Depuis combien de temps vis-tu là et combien de temps comptes-tu rester ?
Je vis à Venise depuis septembre 2016 et je compte rester encore un an, au moins.

Comment se sont passés les préparatifs du déménagement ? Tu peux nous raconter ?

Pour Venise, j’étais déjà un peu rodée : depuis mes 18 ans, entre les changements de résidence universitaire ou mes déménagements, j’ai toujours fait mes valises tous les six mois.
J’ai donc acheté une nouvelle maxi-valise (la vieille était morte) et chargé mes affaires préférées. J’ai pris le train Sète-Marseille, Marseille-Milan puis Milan-Venise. 13 heures plus tard, j’étais arrivée.

Y avait-il des démarches particulières à faire/à prévoir pour ce pays ?

Les démarches sont assez simples pour l’Italie, puisque c’est un pays européen. Il faut seulement demander le fameux codice fiscale auprès de l’Agenzia per le Entrate de sa ville. Ce code est indispensable pour tout un tas de démarches ou d’inscriptions.

Peux-tu nous dire ce qui t’a le plus « choqué(e) » / sauté aux yeux à ton arrivée dans ce pays ?

Ce qui m’a frappé en arrivant la première fois en Italie, c’est à quel point je m’y sentais à l’aise malgré le désordre apparent. Mon premier choc, à Rome, a été le réseau de bus. Je cherchais désespérément à acheter un plan des transports en commun : ça n’existe pas. Les horaires de bus, eux aussi, n’existent pas. Au mieux, on connait le rythme de passage, jamais l’horaire exact. Pour moi, c’était incompréhensible. Pour le coup, il s’agit d’un exemple très romain, car ce n’est pas comme ça dans toutes les villes italiennes.

Comment t’es-tu intégrée ? (tant niveau langue, que socialement)

D’un point de vue linguistique, j’ai eu la possibilité de suivre un cours d’un mois à l’université, dans le cadre du programme Erasmus. J’avais préparé mon départ en étudiant avec Assimil, j’ai ensuite beaucoup appris sur le tas.
Pour l’intégration, à Rome, Erasmus a facilité les choses : je sortais beaucoup, et j’ai rencontré beaucoup de gens de nationalités très variées. J’ai également eu la chance d’avoir des voisins italiens très sympas qui ont été mes premiers amis.
Un autre facteur de sociabilisation non négligeable, c’est le baby foot. On en trouve très souvent dans les bars italiens, ils sont généralement gratuits. Quoi de mieux pour commencer à discuter avec des inconnus que de commencer une partie de « billiardino » ?
A Venise, j’aurais pu avoir plus de difficultés étant donné que j’y ai déménagé pour le travail. J’ai encore une fois eu de la chance, car j’ai trouvé une coloc à travers des amis d’amis et que je me suis retrouvée avec trois filles de mon âge qui sont devenues des amies et qui m’ont introduite à leur cercle d’amis. Venise étant une petite ville, on se connaît très rapidement. Vu qu’on fait tout à pied, on croise aussi très facilement des connaissances par hasard, ce qui aide à sociabiliser.

Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es expat’ ?

Je crois que la mentalité italienne, plus souple et apte à s’adapter, a beaucoup déteint sur moi. En Italie, on apprend à relativiser et à composer avec des situations moins certaines. Les choses s’organisent moins à l’avance. Evidemment, ça a des avantages et des inconvénients, notamment d’un point de vue professionnel.

Qu’est-ce qui te manque le plus de ton pays d’origine ?

Ma ville natale, les contacts avec ma famille. Je suis habituée à vivre loin d’eux mais j’aimerais pouvoir les voir plus souvent.

Te vois-tu revenir dans ton pays d’origine un jour ?

Pour le moment, je n’y pense pas.

Qu’est-ce qu’il ne faut pas manquer dans ton pays d’adoption ?

– à manger : euh je vis en Italie donc je ne peux pas choisir un seul truc ! Si vous visitez Venise, j’ai un faible pour les pâtes à la busara, une sauce tomate légèrement piquante aux langoustines.
– à boire : comme je vis à Venise, je dirais du Spritz, la boisson emblématique de la ville ! Ici, on en trouve au campari (plus amer), à l’Apérol (plus sucré), au cynar (plus fort), au Sélect (le plus original) mais aussi « bianco », c’est à dire juste du prosecco, un citron et de l’eau gazeuse.
– à voir : Je me répète mais l’Italie est un pays tellement riche de patrimoine que je ne saurais le résumer. Alors pour ne pas être banale, je vais citer une ville que j’adore et qui est très peu visitée par les touristes français : Ancône.
– à faire : Une expérience italienne, parmi les mille possibles ? Dormir et/ou manger dans un agriturismo. Il s’agit d’une version agricole du gite rural. En effet, les agriturismes servent, pour partie, des produits qu’ils cultivent. Leur cuisine est excellente et le cadre est toujours délicieusement bucolique. Dans les Marches, une région encore méconnue des touristes, j’aime beaucoup La Vecchia Monta à Campofilone.

Quels sont tes conseils pour ceux qui souhaitent s’expatrier de manière générale ou dans ton pays d’adoption ?

Pour ceux qui y cherchent du travail : parler italien sera indispensable, même si dans certaines villes touristiques il se peut que les langues étrangères suffisent au début. Aussi, il faut savoir que les contrats de travail sont très précaires en Italie et donc être prêt à quelques concessions.
Sinon, être ouvert d’esprit, et ne pas croire que les italiens sont « des français de bonne humeur ». Certes, la bonne humeur et le ton amical sont souvent de mise, mais la culture italienne diverge en de nombreux points de la culture française. Même si le choc culturel est en apparence mineur, comprendre la culture italienne demande beaucoup de temps et d’ouverture d’esprit car c’est dans les détails qu’elle est profondément différente, et fascinante.

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